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Je n'ai jamais eu l'occasion de voir Yann Tiersen en concert. Pourtant je l'avais découvert au tournant des années 2000. Les BO successives d'Amélie Poulain et de Goodbye Lenin et entre les deux l'album l'Absente m'avaient fait découvrir un univers minimaliste, portée vers la mélodie avec ce qu'il faut de mélancolie pour que ses compositions me marquent.
La musique du breton a évolué depuis cette période. Le minimalisme organique qui faisait son charme a du faire de la place pour des sonorités plus électroniques qui s'étendent désormais sur des plages plus longues.
Sur scène, ces deux aspects se retrouvent et se mélangent plutôt bien. Tout comme les différents idiomes utilisés comme le breton (Ar Men Bihan) ou l'islandais (Gronjord), dans les deux cas ne me demandez pas la traduction. " Gronjord " est aussi l'occasion de découvrir une des nouvelles sources d'inspiration : Sigur Ros. Entre temps, nous aurons aussi droit à un des instrumentaux du film de Jeunet (La dispute) caractéristiques de ses premières œuvres avec ces instruments qui se rajoutent par couches successives.
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Quelques touches de douceur parsèment encore la setlist : " Palestine " (présentée comme " une chanson sur un bel endroit ") ou " A Midsummer Evening ", single issu du dernier album et décrite comme " une chanson joyeuse sur le fin du monde ".
Appréciant les mélanges, Tiersen n'hésite pas à combiner les structures dans un même morceaux comme sur " Steinn ", débutant par une voix off, d'abord douce et sobre avant d'évoluer vers une tonalité industrielle en associant instruments classiques et modernes.
Si les personnes que j'ai croisé à la fin du spectacle était parfois mitigées sur ce concert (l'évolution électronique était sans doute passer inaperçu) les moments de se réjouir son toutefois nombreux si j'en juge par ma voisine qui bat la mesure contre mon siège sur certains titres.
Yann Tiersen n'est pas du genre expansif, il faut attendre la fin du concert pour entendre son premier merci. Lui-même laisse régulièrement un autre de ses compères chanter.
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Il préfère sans doute laisser parler sa musique. Et effectivement il démontre toute sa virtuosité pendant le rappel. Seul au piano puis au violon (pour " La longue route " et " Sur le fil ") absolument somptueux. Un dernier instrumental " Le quartier ") pour conclure et démontrer que malgré son changement artistique, ses compositions sont toujours capables de forces et d'émotions.