Il est un peu plus de 21h30 quand la légende du trip-hop, quasi inventeur du genre avec ses compères de Massive Attack (il a fait parti du groupe jusqu´en 1994) entre en scène. Une entrée discrète comme le bonhomme qui préfère l´ombre à la lumière (au grand dam des photographes d´ailleurs) pour faire place à sa musique. Il laisse par exemple à une choriste la charge d´assurer la plupart des lignes de chants. Lui-même se contente de murmurer ses textes et paraît même peu à l´aise dans cet exercice. Il s´assit par moment dans un coin, paraissant profiter du son comme un spectateur lambda. Mais cette apparente nonchalance ne doit pas masquer la qualité artistique d’Adrian Thowes (son réel patronyme qui donne aussi son titre au dernier album). Le groupe qui l’entoure se présente dans une formation légère : outre Tricky lui-même et la choriste précédemment citée, un batteur et un guitariste sont également sur la scène de l´Aéronef. Peu d´apparats donc. Aucune déco. De faibles lumières. Tout est vraiment concentré sur la qualité de la musique.
D´entrée, c´est le versant rock de sa musique qui est offerte au public. Les riffs sont bien présents et se mélangent avec la rythmique trip-hop qui donne cette ambiance si particulière à ce genre.
page 1 / 3
|
 
|
Des boucles pré-enregistrées complètent cet ensemble afin d´être au plus près des versions des albums.
Ces éléments, combinés à la présence scénique de Tricky donne une ambiance suave et envoûtante voire carrément hypnotique (Overcome). Au cas où le public s´assoupirait, un réveil brutal est prévu avec un très puissant Why Don´t You que ne renierait pas The Prodigy. Immédiatement après on a droit à un Nicotine Love qui ferait son petit effet sur la piste de danse d´une discothèque.
Les lumières sont rares comme on l´a dit. Et Tricky recherche rarement à être mis sous les projecteurs. Celui-ci prend tout de même seul le micro pour une version habitée et personnelle de My Paliestine Girl. Mais il retourne aussi rapidement dans la pénombre lors de la dernière chanson du set : Sun Down. On notera aussi les nombreuses reprises interprétées durant ce concert. Cinq au total. Les Breeders, les Stooges et Public Enemy notamment auront droit à une version revisitée d´un de leurs morceaux.
Le rappel fera un peu plus de place à l’expérimentation avec un enchaînement I Sing For The Joker, When You Go, Vent et enfin By Myself. Alors que l´on croit le concert fini, le groupe reviendra encore deux fois sur scène.
|
page 2 / 3
|
 
|
La première fois pour Puppy Toy, où Tricky se grille une petite cigarette (la seule de la soirée, je suis presque déçu). La seconde pour interpréter deux nouvelles reprises : Gangster Chronicles du groupe de rap britannique London Posse et pour la seconde fois I Wanna Be Your Dog des Stooges. Ces aller-retour son un peu déroutant et l´on songe plutôt à du remplissage pour combler un spectacle d´une heure trente. Toutefois, le public a semblé conquit par la prestation, qui, pour peu qu´on adhère à ce style musical, a su procurer des émotions à ceux qui se laissaient plongé dans l´ambiance.
|
page 3 / 3
|
 
|