En quatre ans d’existence, Benefits, les agitateurs de Teesside, ont beaucoup changé. Au fil des années, ils se sont transformés de punks fougueux à guitares en bruiteurs brutaux, dont la musique furieuse et dévastatrice leur a valu un bouche-à-oreille dont la plupart des artistes ne peuvent que rêver. La voix parlée (et hurlée) du leader Kingsley Hall agit comme une juste réplique à la rhétorique empoisonnée, xénophobe, qui vient d’ailleurs et qui est propagée par ceux qui profitent des retombées, et qui a pratiquement submergé notre discours public. Ceux qui ont eu la sagesse d’assister aux concerts de Benefits au cours des deux dernières années comprendront que le groupe a de nombreuses cordes à son arc. Sur scène, Hall utilise sa présence intense pour exprimer non seulement sa rage, mais aussi sa vulnérabilité. Il assume sa propre nervosité et sa maladresse, et fait preuve d’un sens de l’humour effacé.