Le dub est un genre musical issu du reggae jamaïcain, un remixage réalisé en temps réel à partir de bandes magnétiques par des ingénieurs du son. Il est, à l'origine, un remixage radical qui met en avant le couple rythmique basse+batterie et des effets de son. Inventé, développé et perfectionné par l'ingénieur du son jamaïcain King Tubby, il connaît son âge d'or dans les années 1970. à partir de 1985 apparaît l'utilisation massive d'instruments électroniques, puis numériques, en Jamaïque comme en Grande-Bretagne. Dès lors, le rôle de plus en plus important joué par les ingénieurs du son dans la musique populaire rend floue la frontière entre dub et autres musiques du même type. Différents styles de musiques numériques revendiquent néanmoins l'étiquette dub.
C'est en 1967 sur l'île de la Jamaïque que le Disc jockey Rudy Redwood du sound-system Supreme Ruler Of Sound va diffuser le premier morceau de reggae en version instrumentale (c'est-à-dire sans la partie vocale) dans un dancehall. Cette version est en fait due à une erreur de gravure du disque test en acétate, un dub plate d'un tube des Paragons paru à l'origine sur le label Treasure Isle. La surprise est immense et le public est très réceptif[1]. L'ingénieur du son responsable de la gravure du disque, Osbourne Ruddock, alias King Tubby, parle de ce succès à son patron, le producteur du label Treasure Isle, Duke Reid, qui est à l'époque l'un des plus importants de Jamaïque. Rudy Redwood suggère à Duke Reid que King Tubby réalise d'autres gravures instrumentales de ses succès, et Reid publie alors des 45 tours des groupes locaux avec en face B les versions instrumentales des morceaux.