Batlik, c’est en premier lieu un style, un mélange habile de poésie du réel avec un grand sens de la métaphore. Comme s’il prenait un malin plaisir à ne jamais vouloir être saisi. Batlik aime la danse des mots. Il chante l’addiction, le temps qui passe, la démocratie qui endort, les envies de se lever et de s’indigner pour de bonnes raisons, l’amour qui tue le cow boy en chaque homme, ou encore la solitude que Batlik assimile à la mer d’Aral.
Sa biographie place le curseur de l’auto dérision en très haute altitude. Ainsi « l’artiste le plus contre productif » d’Europe sort un album tous les ans depuis 2004. En 2007, ouverture d’une nouvelle voie : celle des artistes en décroissance. Ainsi va la vie d’un artiste né sous l’arc de l’indépendance mais qui n’en livre pas moins des chansons qui ont du chien, qui malgré sa prolixité sait parfaitement chanter la peur du syndrome d’Icare, le vertige de la page blanche.
Batlik a mis du groove dans son moteur qu’il est contraint de laisser tourner en permanence pour vivre. C’est la difficile condition d’un artisan de la chanson qui dit avec clairvoyance : « ce que je reproche à l’industrie musicale, c’est d’être une industrie ».
Source : http://communicati95.wix.com/atraverschants