Deux questions à Championne par Guillaume Billy
G B : Comment fait-on, lorsque l’on est un groupe local, pour ne plus rester local. Surtout quand on vient de Rennes, ville, entre autres de Marquis de Sade, des Trans Musicales ?
Championne : Je te rejoins en effet sur cette question, c’est compliqué, quand tu bénéficies d’accompagnement, quand tu peux jouer facilement dans les salles locales, de ne pas rester le groupe de ta région. Pour moi, c’est passé par des appels à projet comme le Crossroads, ou d’autres. Ça m’a permis de faire des connaissances et ça passe aussi beaucoup par des confrères et consœurs d’autres villes. J'ai rencontré par exemple des groupes bruxellois qui étaient venus faire des concerts dans ma ville.
G B : l y a une quinzaine d'années les chemins étaient beaucoup plus balisés en termes de booking. Aujourd'hui ça revient vraiment à la charge des artistes de s’auto-booker
Championne : Oui c'est bien parce que ça permet de développer la scène « diy » que tu connais sûrement, et ça permet de s'organiser. Par exemple on a joué à Strasbourg et c'est une bande de musiciens qui s'est structurée en asso et en créant un label et qui a organisé un festival.
G B : Et alors si je peux poser la question comme ça : « Qu'est-ce qui t'autorise au sens de ce qui te rend auteur de la chose ? »
Championne : Choisir de s'appeler Championne ça n'est pas une mise en danger mais un outil au service d'une certaine mise en danger que sont mes textes qui sont hyper intimes et hyper frontaux et qui peuvent être parfois un peu éprouvants à chanter devant des gens. Alors Championne c'est un nom qui qui me met du baume au cœur et qui me rappelle que « rien à foutre je pars au front et je n'ai besoin de personne » comme dirait Véronique Sanson.
G B : J'ai vu que tu fais partie d'un autre groupe. Alors comment arrête-t-on d'être la fille de la bande et comment s’affranchit-on ?
Championne : Non dans aucun de mes groupes je ne suis la fille de la bande sinon je ne serai pas restée.