Keziah Jones
Spectacle
Soul
2009-09-11
 47 photos
« Une image en mémoire, Chuck Berry, dans le film Hail Hail Rock’n Roll traversant la salle d’embarquement d’un aéroport avec comme seul bagage à déclarer, son étui de guitare. Paris 1991, c’est comme ça que Keziah nous est apparu pour la première fois. Un étui de guitare qui ne pouvait appartenir qu’à lui avec lequel, il se déplaçait toujours. Une silhouette, un artiste libre, seul avec sa guitare jouée à coups de riffs, slap et percussions, qui un soir allait enflammer le Zénith de Paris, plein à craquer, venu au départ applaudir un certain Lenny Kravitz. Avec Chuck Berry, peut-être ce point commun d’avoir inventé un style, une façon de jouer et d’être un artiste libre. Une allure… de l’allure » (Laurence Touitou / co-fondatrice de Delabel France) Keziah Jones revient avec son cinquième album baptisé « NIGERIAN WOOD », clin d’œil sensuel au Norwegian Wood des Beatles. Originaire du Nigeria, Keziah Jones voyage jeune afin de suivre des études à Londres, quittant son pays pour devenir musicien et non, médecin, comme l’aurait souhaité sa famille. Encore plus que les précédents, « NIGERIAN WOOD » est un album de fierté et d’amour. La fierté comme essence même de la pensée Yoruba telle que définie par Fela Kuti et reprise fièrement par Keziah depuis l’album « BLACK ORPHEUS ». La fierté des Yoruba, peuple ancestral de savants sages, qui très tôt a conceptualisé un système de compréhension mystique du monde (humain, végétal, minéral, cosmique). Peuple guerrier, qui n’hésite pas à se battre ou s’exiler quand valeurs et liberté sont remises en cause. L’amour enfin, dans son sens large, comme volonté de transmettre aux autres ce qu’on croit savoir, l’amour comme union des hommes dans la connaissance, transcendant métaphoriquement les frontières historiques, géographiques. Enregistré en grande partie dans le légendaire studio new-yorkais Electric Lady, ce cinquième opus dégage une spectaculaire énergie. « Je voulais combiner plusieurs expériences de vie sur ce nouvel album. Le fait d’avoir enregistré là où Jimi Hendrix a fait son album m’a bien entendu marqué ».